À la Foce de Lugano (l’embouchure de la rivière Cassarate), Echo a pris forme : la nouvelle œuvre in situ de Nevercrew. Cette intervention mêle art public, réflexion environnementale et identité urbaine, transformant la façade du Lido en un récit visuel sur la relation entre les êtres humains, la nature et le territoire. Nous avons demandé au duo artistique de nous parler du projet et de la signification de ce retour au pays.

Pouvez-vous nous parler de l’œuvre « Echo » que vous réalisez à la Foce ? Comment s’insère-t-elle dans le paysage et l’identité urbaine de Lugano ? Y a-t-il un dialogue entre l’œuvre et le site précis où vous la créez ?

« Echo » est né précisément d’une analyse du lieu, des caractéristiques architecturales de la structure sur laquelle nous intervenons et de sa position dans le contexte, tant urbain que naturel.
Nous avons voulu établir un dialogue direct avec la façade du Lido, en exploitant son horizontalité et le rythme des fenêtres (ainsi que les différents éléments présents sur le mur de gauche et la partie en bois du premier étage), pour construire un récit visuel qui s’intègre à l’espace, transformant les éléments dominants en parties actives de la composition et du concept.
L’œuvre est centrée sur la relation entre l’être humain et l’environnement et sur l’idée d’un équilibre global partagé, thèmes récurrents dans notre travail. Le sujet principal est l’ours, ici présent en douze individus appartenant à des espèces différentes, qui représente pour nous la coexistence entre humains et nature à l’échelle territoriale.
Les douze sujets interagissent symboliquement avec les fenêtres existantes, que nous transformons en écrans, surfaces narratives qui s’illuminent (« s’allument ») grâce à la lumière intérieure du Lido.
D’un point de vue conceptuel, cette opération évoque la coexistence de différents écosystèmes, le rapport entre local et global, une vision unifiée de la nature et de l’équilibre où chacun a un rôle actif, tout en suggérant un regard détaché et non empathique, issu d’une conception anthropocentrique dans une époque fortement marquée par la communication visuelle numérique.

Y a-t-il un aspect de la ville qui vous inspire particulièrement ou qui vous a inspirés pour ce projet ?

Dans ce cas, nous sommes partis précisément de la relation entre la ville et son paysage naturel, de l’intersection entre le bâti et les éléments d’eau qui l’environnent.
Lugano possède une forte identité visuelle et pratique liée au lac et, à l’endroit de notre intervention, également au fleuve et aux piscines. Pour cette raison, l’eau est l’élément qui caractérise la narration de notre œuvre : à la fois fil conducteur des images que nous appliquerons dans les fenêtres-écrans et référence conceptuelle dans le « fleuve symbolique » que les ours créent en rapprochant leurs milieux aquatiques.

Que signifie pour vous revenir créer une œuvre à Lugano ? Vous êtes originaires de la région : le fait de mener un projet artistique ici, chez vous, a-t-il une signification particulière ? Est-ce différent d’autres contextes ?

Il y a sans aucun doute une émotion différente. Travailler dans ces lieux nous confronte inévitablement à des souvenirs personnels et à des expériences qui font partie de notre formation, mais cela nous permet en même temps de regarder l’endroit avec plus de conscience et de distance critique.
C’est l’occasion de créer ce recul « technique » nécessaire pour instaurer un nouveau dialogue, plus profond, avec le lieu et avec ceux qui le vivent au quotidien, ainsi que pour interagir – à travers notre langage artistique – avec la communauté dont nous faisons partie, ce qui arrive rarement en raison du caractère itinérant de notre travail.

Les Nevercrew à l’œuvre

Certains animaux spécifiques reviennent souvent dans vos œuvres : comment choisissez-vous lesquels représenter et dans quel contexte ? Y a-t-il une raison pour laquelle vous utilisez toujours certains sujets ?

Les animaux que nous utilisons portent presque toujours pour nous une signification symbolique ou, dans certaines compositions, l’acquièrent précisément par l’usage que nous en faisons.
Ce sont des figures qui nous permettent de réfléchir à l’interdépendance entre êtres vivants, environnement et habitats, à l’équilibre délicat qui relie les systèmes naturels et à la manière dont l’homme s’y insère ou, au contraire, s’en détache.
Dans « Echo », nous avons choisi de représenter des ours d’espèces différentes pour créer un lien entre écosystèmes et évoquer une vision globale. Chaque ours a sa spécificité mais fait partie d’une composition commune et d’une action partagée.

D’où vient votre style graphique et comment s’est développée cette attention à l’interaction entre l’être humain et l’environnement ?

Notre parcours a commencé au milieu des années 1990, entre graffiti, illustration et diverses expérimentations visuelles.
Nous avons toujours eu un penchant pour une approche narrative, directe et aussi interactive que possible, et cela nous a conduits à développer un fort intérêt pour la composition et le dialogue entre les éléments picturaux et l’espace environnant. Surtout, cela nous a poussés à considérer nos sujets comme des éléments présents dans le lieu et en relation les uns avec les autres et avec le lieu même, non comme de simples images peintes.
Nous avons donc beaucoup travaillé sur le réalisme, l’illusion d’optique, le trompe-l’œil, l’anamorphose, le reflet et de nombreuses techniques utiles à notre dessein narratif, les synthétisant finalement dans notre langage actuel.
Dès notre jeunesse, nous avons toujours eu un fort intérêt pour la politique et, en général, pour les dynamiques humaines et les équilibres des systèmes dont nous faisons partie.
Au fil du temps, nous avons donc ressenti la nécessité d’aborder des thématiques plus larges, de réfléchir davantage sur les systèmes humains, leurs implications sociales, et le rapport avec la nature – rapport qui, pour nous, est représentatif des particularités des systèmes actuels.
Dans cette optique, l’observation du monde naturel nous a conduits à une réflexion constante sur ces thèmes et sur les possibilités d’une existence plus consciente. Notre style graphique est le résultat de cette recherche : un langage visuel qui combine réalisme, construction conceptuelle et dialogue direct avec l’espace.

Les Nevercrew à l’œuvre

Dans quelle mesure le mur, l’espace ou le quartier influencent-ils le choix des sujets ou la conception de l’œuvre ?

Énormément. Chaque intervention part d’une analyse du contexte : du mur, de sa forme, de sa position dans l’espace urbain, de son histoire, des flux de personnes, etc.
L’œuvre se construit en relation avec le lieu et ne pourrait exister ailleurs sous la même forme. Nous cherchons toujours un équilibre entre langage visuel et spécificités du contexte, en travaillant sur plusieurs niveaux de lecture, de l’impact immédiat à la réflexion plus profonde.

Comment vous partagez-vous le travail ? En travaillant à deux, comment fonctionne votre processus créatif ?

Notre processus est entièrement partagé. Nous discutons chaque idée, chaque choix visuel et conceptuel. Chacun apporte sa sensibilité, mais ce que nous réalisons est toujours le fruit d’un échange continu, fondé sur près de trente ans de travail artistique en duo.
Même dans la phase de réalisation, nous sommes fondamentalement interchangeables et nous répartissons les tâches uniquement par commodité, selon la situation.

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